L’Évangile a casa 8

L’Évangile a casa 8

« Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand… » Citation prise dans la première lecture de ce dimanche, tirée du livre de Job.

Citation qui semble vraie aujourd’hui encore : Jésus doit se lever « bien avant l’aube » pour s’isoler et prier… C’est dire s’il était occupé pendant le jour – et les tâches sont listées dans cette péricope : visiter une malade, guérir, expulser des démons qu’il empêche ensuite de parler…. et « aller ailleurs » pour proclamer l’Evangile… et recommencer…

Jésus certes n’a pas fait de burn-out, mais il a été – comme cela peut arriver – submergé, peut-être, en tous les cas « encombré » par « tout ce qu’il y avait à faire » en un jour…. Comment résister à la misère d’autrui ?

Mais il convient de cadencer. Donner  un rythme. Séquencer, si possible, afin de ne pas perdre pied, souffle, de vue le but : aimer et être aimé.e.

Comme le tisserand qui se réjouit de sa création, propulsant presque la navette de droite à gauche, puis de gauche à droite, et qui monte une ligne de coton après l’autre. Patiemment. Autant la navette file, autant les fils montent lentement… Heureusement. Le tissage est aussi important que le résultat – le chemin, que le but ? Métaphore de notre vie…

La pandémie a obligé à ralentir, à cadencer, à rythmer… à ralentir, à s’arrêter, à mourir même… Et pourtant, le Tisserand continue son œuvre. Rapide, la navette des jours et des nuits passe et repasse ; véloce, elle galope au gré des rencontres, des personnes, des expériences de vie…. Mais sachons nous arrêter, « bien avant l’aube », pour goûter un stop, « un endroit désert », et pourquoi pas y prier : silencieusement, len-te-ment, gratuitement, sans mots mais juste en étant là, ici, présent…

Thierry Schelling