Jamais deux sans trois, dit le proverbe. Si Dieu est Dieu, unique, universelle, Dieu s’est permis de «se conjuguer» au duel! Non pas le pugilat entre adversaires, mais le cas grammatical situé entre le singulier et le pluriel: quand on a deux sujets, on n’est pas encore au pluriel pour des langues comme le sanskrit, l’hébreu ou l’arabe, mais on est au duel. Le pluriel commence à trois…

Dieu, donc, a décidé de se conjuguer au duel: le Père et le Fils. Mais leur histoire d’amour est si vivante, qu’un esprit émane de leur relation, qu’une atmosphère, qu’une ambiance unique entre eux deux «se dégage» d’entre eux : le Saint Esprit, «saint» car «divin» et «esprit» car, tout comme Dieu – invisible et réel tout à la fois –, c’est une émanation de leur relation, comme quand on dit d’un ouvrage qu’il est écrit dans l’esprit de Chateaubriand ou de Shakespeare: on y retrouve toutes les caractéristiques de l’auteur originel mais dans un autre «produit» à la fois «imbibé» par l’origine et autonome par rapport à celui-là…

Dieu aime la compagnie; Dieu aime la communauté, même restreinte à trois… Dieu aime la diversité et met en relation, maintient en relation, les différents partenaires: le Fils et l’Esprit. Dieu en tant que Père est la source; Dieu en tant que Mère est l’environnement dans lequel s’épanouissent le Fils et l’Esprit.

L’Esprit demeure notre plus grand allié: depuis l’Ascension – une façon de dire que le corps de Jésus, même ressuscité, n’est plus parmi nous –, c’est l’Esprit qui est la présence de Dieu parmi nous en vérité: l’Esprit est une Personne divine, donc «Dieu-parmi-nous» pour toujours, comme Jésus l’a promis lui-même. C’est Son Esprit, dans le sens où, comme dans l’exemple de l’ouvrage écrit dans l’esprit de, nous sommes nous aussi des œuvres d’art qui s’écrivent dans Son Esprit… si tant est que nous nous laissions… inspirer… aspirer… L’Esprit est notre GPS – «l’esprit vous conduira dans la vérité» –, notre «moyen mnémotechnique» – «l’esprit vous fera connaître ce qui va venir» – de commémorer le Christ, Ses paroles, Ses actes, Sa personne, Sa vie. En fait, nous nageons dans l’ère de l’Esprit Saint sans nous en rendre compte, souvent… Alors: confiance!

Thierry Schelling