L’Évangile a casa 58: Jean 14, 23-29

L’Évangile a casa 58: Jean 14, 23-29

C’est la parole de Jésus qui constitue le premier trésor de la chrétienne, du chrétien, que nous devenons: garder cette parole après l’avoir écoutée, puis se laisser enseigner par l’Esprit Saint qui va activer nos neurones et notre cœur, ainsi que nos tripes, pour connaître paix et joie selon le Christ… voilà un peu le programme du disciple «post-Résurrection», c’est-à-dire après la mort du Christ, qui doit laisser sa place à la présence de Dieu la moins encombrante possible: en esprit… Parce que même un corps ressuscité pourrait être incommode! La preuve: les disciples les plus proches de Jésus ne l’ont pas reconnu tout de suite!!

Il n’y a par contre pas juste un devoir de lire et/ou écouter la Parole, mais de demander à l’Esprit de nous en faire souvenir… C’est intéressant: il ne s’agit pas d’ânonner des versets bibliques, mais de demander à l’Esprit de nous faire souvenir de telle ou telle parole, parabole, métaphore, leçon, issues de la bouche de Jésus dans les circonstances particulières de notre quotidien et que nous avons lues, entendues… Car c’est une Parole vivante, et non pas un charabia à rabâcher!

Le Christ a parlé à ses proches, qui ont ensuite consigné leurs propres souvenirs par écrit dans les évangiles, et nous les lisons encore et encore: pour ne pas oublier, pour nous en imprégner, pour avoir le réflexe de nous tourner vers Lui, vers elle (=la parole), afin d’en goûter le suc dans tel ou tel événement de notre vie.

Et si nous écrivions notre propre évangile: les fois où dans notre vie, le Christ, Sa Parole, Son Esprit nous ont inspiré.e.s gestes, mots, présences, silences adéquats, cohérents, proprement christiques? Pour faire mémoire de la vie de l’Esprit en nous, et témoigner à d’autres que la lente et patiente familiarisation avec la Parole dépasse nos capacités intellectuelles et élargit nos capacités «cardiaques»: sentir comme le Christ, penser comme le Christ, aimer comme le Christ…

Thierry Schelling