L’Évangile a casa 55: Jean 21, 1-14

L’Évangile a casa 55: Jean 21, 1-14

Il y a des non qui deviennent des oui! Il y a des bof qui deviennent des waouh! Il y a des nuits qui deviennent des jours! Il y a des bredouilles qui reviennent chargés! Il y a des nudités qui se revêtent de joie! Il y a des pleins qui nourrissent autrui!

Cet évangile est plein d’espéranceS: de celles que la Parole de Jésus peut déclencher, embraser, initier…

En effet, la lassitude d’un pêcheur qui ne prend rien s’estompe devant le devoir de nourrir sa famille et de vendre quelque menu fretin au marché local, afin de survivre. Or, nos vies peuvent avoir le goût de cette monotonie d’un combat permanent, comme sur le fil du rasoir…

Malgré le «Nous aussi, nous allons avec toi», malgré la solidarité – car on est tous et toutes dans la même… galère (sic!) –, on peut trouver que la «masse humaine» est bien défaitiste; que nous, chrétiennes et chrétiens, sommes bien pessimistes par trop de réalisme ou de résignation.

Mais le Christ ressuscité, lumière sans déclin, se fait jour, se fait une place, dans notre quotidien, discrètement: tellement discrètement qu’on ne Le reconnaît pas tout de suite: «Les disciples ne savaient pas que c’était lui.»

Et à Sa Parole, impérative, déterminée car confiante, la pêche quotidienne peut être bonne! Combien de fois une journée terne, une relation humaine difficile, un échec peuvent nous sembler nuls: «on ne prend rien»… Et pourtant, Il parle au travers d’eux aussi, et si nous l’écoutons, si, dans le silence, posés devant et avec Lui, nous débriefons, alors… «il y aura tellement de poissons» à prendre! 153, dit Jean, c’est-à-dire la totalité des espèces connues à l’époque, disent les commentateurs. Peu importe: avec la Parole de Dieu comme «flash info» du jour, je peux relire ma vie, ma journée, et y détecter toujours de quoi rendre grâce. Non pour verser dans une naïveté «pieusarde» mais pour «manger avec le Seigneur»: et c’est Lui qui nous nourrit, présence et parole, silence et regard…

Thierry Schelling