L’Évangile a casa 47: Luc 6, 20-26

L’Évangile a casa 47: Luc 6, 20-26

« Heureux ! »

Le bonheur, la joie, la sérénité, la «calmitude». Le rêve, quoi! Et Dieu en Jésus l’a bien compris: Lui qui a créé toute chose «bonne», et l’être humain «très bon», sait que ce qui nous habite tout au long de notre vie, c’est de construire notre…bonheur. Tant bien que mal, littéralement.

Chez Luc, les Béatitudes sont couplées à des «Malheuritudes»! «Malheureux êtes-vous»! Comme pour dire que le bonheur, c’est un choix. De chaque jour. Et qu’il se bâtit sur une ligne oscillant entre des réalités de la vie humaine. Comme la pauvreté, la tristesse, la faim et la soif, la haine à notre égard, l’insulte, mais aussi la richesse, la satiété, le rire, la flagornerie…

Jésus rappelle que tout est moyen vers une fin, et non but en soi : le succès, l’argent, et tout le reste en soi ne satisfont pas comme but, mais sont utiles comme moyens vers le bonheur… tant qu’il est clair que chaque jour est aléatoire : la vie et la mort s’entrelacent, le haut de l’affiche existe parce qu’il y a un bas, la flatterie est tellement souvent intéressée (elle n’est pas synonyme de compliment), et pleurer de rire ou parce qu’en deuil est bien humain, dans le fond – même si tonitruant pour le premier et caché pour le second…

Jésus dit aussi que les aléas de la vie – il ne parle pas de la maladie, par exemple mais de la persécution! – sont aussi de possibles chemins vers Dieu, car Christ est mort et ressuscité! C’est donc que nous sommes appelés nous aussi à vivre ce «schéma»: pas juste une fois, mais à chaque fois que nous nous sentons «morts», c’est-à-dire pauvres, tristes, incompris, affamés, assoiffés, haïs, exclus, insultés, rejetés…

Il y a toujours un lendemain plus paisible. Il convient de goûter la vie lorsqu’elle nous sourit : richesse, satiété, hilarité, voire cajolerie…car il y a aussi un lendemain teinté d’une autre nuance, parfois… Mais en tout, nous sommes mortels et ressuscitables !

Thierry Schelling