L’Évangile a casa 33

L’Évangile a casa 33

Dénuement. Dépouillement. Ou, dit plus positivement: légèreté. Pour suivre le Christ, il ne sert à rien d’être riche, encombré.e de choses et d’objets, de sciences et de savoirs… «Pas de sac, pas de tunique ni de pain ni de sandales», précisait Jésus à ses missionnaires de la première heure. Mais donner ce que nous sommes : témoins du Christ qui veut être paix pour tous, entre tous, grâce à tous… Et recevoir: à boire et à manger, c’est au moins concret. Et qui résiste? Secouer la poussière et s’en aller plus loin.

Et quand on est riche? Dans la Première alliance, l’avoir, la réussite – famille nombreuse, terres, biens… – témoignaient de la bénédiction céleste suprême! Mais avec Jésus, même un jeune homme riche qui a tout bien fait depuis toujours… n’est pas encore béni. Difficile à entendre ? Mais la conversion, c’est-à-dire le retournement sur soi pour passer à la Seconde alliance et à son esprit – encapsulé par «Bienheureux les pauvres!» – est la même pour tout le monde. Il s’agit de déposer, laisser, ordrer, simplifier, s’alléger, se dé-faire littéralement, pour suivre le Christ dont «le fardeau est léger».

On ne peut pas payer son salut, acheter la vie éternelle, se garantir une voie express au Royaume. Non. Et surtout pas avec de l’avoir. Quand Jésus veut tailler, tel un orfèvre, notre être au ciseau de Sa Parole… Et cela passe par réaliser que : 1. Dieu offre gra-tui-te-ment ; 2. à tout.e un.e chacun.e ; 3. en échange d’un cœur leste, d’un corps léger, et d’un esprit ouvert à Son Esprit. Je ne suis pas très instruit ? Pas de problème, je peux Le suivre. Je ne suis pas très connu ? Pas de problème, je peux Le suivre. Je ne suis pas… Pas de problème, je peux Le suivre sans condition… enfin, juste à une seule condition : donner avant de prendre, lâcher avant d’assurer, quitter avant de rencontrer…

Thierry Schelling