L’Évangile a casa 26

L’Évangile a casa 26

Deux femmes, une qui commence sa vie d’adulte… morte, et une autre à bout des traitements inefficaces contre sa maladie…

Deux femmes au milieu de cette foule – probablement composée d’hommes en majorité – qui attirent sans mot dire le regard, la compassion, le geste de Jésus…

Deux femmes dont le destin s’entrelace étonnamment dans le récit qu’en fait Marc – d’ailleurs, pour quoi couper l’histoire de la fille de Jaïre avec celle de cette souffrante  si ce n’est pour rappeler la solidarité «inter-féminine» nécessaire dans un monde patriarcal ?

Deux femmes, l’une fillette à l’aube de son «adulthood» mais «à la dernière extrémité», c’est-à-dire moribonde, et l’autre en pleine précarité («elle avait dépensé tous ses biens»), toutes deux marquées par le mal… victimes innocentes mais non désespérées. Un père prêt à tout, et une pauvresse prête à tout également…

Deux femmes reliées au Christ par le toucher: Jésus saisit la main de l’enfant, et la femme, elle, touche son vêtement. La main, qui soigne, qui sauve, et qui contraste avec la main qui tue – jadis comme aujourd’hui, les féminicides étaient courants !

Deux femmes qui permettent à Jésus de se rendre «impur» selon la loi, ce qui ne le gêne en rien, au contraire ! C’est que la loi était rendue obsolète par ces deux exemples concrets de femmes en péril. Et Jésus fait fi de la lettre pour se fier à l’esprit – à l’Esprit ?

Deux femmes qui deviennent «filles» de Dieu – c’est ainsi que Jésus s’adresse à toutes les deux ! Et sœurs de tribulation et surtout de guérisons !

Deux femmes qui ont marqué le destin pastoral de Jésus, de la communauté de Marc qui raconte son témoignage, et dont nous célébrons la résurrection aujourd’hui encore…

Thierry Schelling