L’Évangile a casa 20

L’Évangile a casa 20

9 fois «monde» dans cet extrait…. kosmos, en grec. Qui ne veut pas juste dire «monde», mais également « bon ordre », « convenance », «bienséance», «discipline», «organisation», «parure», «ornement»… Quelle richesse de sens, qui s’étire de la cosmo-logie à la cosmé-tique !

Relisons ce passage évangélique avec, à la place de «monde», «bienséance», ou «organisation»… voire « ornement » ! Eclairant sur le sens multiple des propos du Christ, qui, loin de demander de haïr ce monde, met en garde contre son esprit – qui doit s’entrechoquer avec Son esprit, celui (ou celle) qu’on appelle le Saint Esprit…

Ne pas être de ce monde ne signifie pas qu’il faut se cloîtrer derrière quatre murs pour en échapper. Non. Il convient au contraire d’y aller dare-dare, avec le discernement entre «mode de faire» et «mode de faire»: il y a (au moins) en effet deux esprits, deux manières de penser et d’agir…

Comment apprend-on à connaître la manière du Christ ? En méditant son Evangile, en s’en inspirant dans le concret des petits choses – joies et aléas quotidiens – et en faisant silence régulièrement dans nos cœurs pour écouter. Pour L’écouter…

Ainsi, le clinquant, l’apparence, le succès, la «phlébite aigüe» du soi-qui-réussit, sont des brillances de ce monde comme quoi, «ça marche» pour nous. Tout l’opposé avec le Christ. Coûte que coûte… Avec Lui, il n’y a pas de honte, de raté, de nullité, de mocheté, de classes, d’essor continuel, mais un cheminement, day in day out, avec Lui à nos côtés, pour n’incarner qu’un seul commandement  en toute circonstance: «aimer Dieu, son prochain comme soi-même.» Un commandement… parce que les (bons) sentiments, s’ils suffisent (parfois) au monde, pour Lui, pas… Et pour nous ?

Thierry Schelling