L’Évangile a casa 18

L’Évangile a casa 18

Après le berger et ses brebis, voici la vigne et ses sarments !

Une autre image pour déterminer et décrire le type de relation que le Christ ressuscité souhaite entretenir avec ses disciples.

Dans les deux métaphores, plutôt champêtres, la même intimité entre Lui et nous; la même invitation à avancer, grandir, croître en l’écoutant – le rôle de la parole et de l’ouïe est essentiel dans notre suivance du Christ ! –; les mêmes dangers – berger mercenaire et loup, ou stérilité et bois sec jeté au feu –; la même invitation: avant de faire, malgré la mission donnée, il y a le tissage d’une connivence avec le Christ – «demeurer en moi», résume Jean –; le même envoi: former une unité («Que tous soient un»), porter du fruit…

Et, pour ces deux images bucoliques, une même limite – à mon sens – pour qui habite en ville: troupeaux d’ovins ou pans de vigne ne sont guère visibles parmi nos immeubles ! Mais une limite que cette année de pandémie nous permet de supplanter: qui n’a pas trouvé ou retrouvé goût à flâner dans nos campagnes, forêts, montagnes, vallons et plaines ? Le contact avec Mère Nature semble être le cadre dans lequel s’épanouit la relation au Christ… Qui l’eut cru ? Au contact, dans le respect et la responsabilité de la faune et de la flore, dans le chérissement des panoramas offerts par des siècles de tectonique, dans la contemplation de ces beautés alentour, oui, le Christ resplendit d’une majesté bien loin des ores et des pompes étatiques, voire culturels, qui cachent le vrai sous prétexte de munificence. Tout le contraire chez Jésus: sa sobriété, sa netteté, sa «straightforwardness» (désolé, j’trouve pas la traduction exacte !) révèlent le fond des choses et des êtres vivants, nature et humains compris !

Thierry Schelling