L’Évangile a casa 13

L’Évangile a casa 13

Un étranger…et la gratuité préparent l’annonce que «Dieu a tant aimé le monde…».  Un être humain hors-normes, et une vertu…

Dans la Première lecture, Cyrus, le roi de Perse, n’est ni prêtre du Temple de Jérusalem, ni Juif… bien au contraire. Mais devant l’impunité des « élus » et malgré leurs moqueries des prophètes envoyés pour «sauver les meubles», c’est un roi étranger, un impur, un païen, un mécréant, qui rétablit le cœur architectural des Juifs: leur Temple ! Paradoxe… Dieu n’est pas juif, Dieu est universel…

Dans la Seconde lecture, c’est la gratuité de l’agir de Dieu que Paul souligne dans le rapport du Dieu de Jésus-Christ avec nous. Le terme technique est «grâce».

Et voilà tout le plan de Dieu condensé dans ces deux éléments essentiels: quiconque – même une personne jugée «hors-clan» – peut être instrument du bien pour autrui sans le souiller car le concept d’impureté n’est qu’une barrière mentale à une non-réalité… «rien n’est sale qui n’est pas à sa place», disait l’autre ! Et cela, dans une gratuité à couper le souffle: Dieu ne s’achète pas, Dieu ne se paye pas, Dieu ne se monnaye pas, Dieu s’offre, se donne, s’aventure sans rien demander… et par les moyens qui LUI semblent justes, quitte à ce que cela dérange le bien-pensant, le bien-priant, le bien-comme-il-faut canoniquement…

Donc, le Carême est un chemin pour veiller : à ce que, dans notre ordinaire, l’étrange, l’étranger, l’inattendu, l’impromptu, le non-agendé, l’imprévu soient AUSSI une occasion d’avancer – au lieu de crisper, coincer, gêner… Faites confiance ! Et que, dans notre ordinaire, la gratuité est à vivre vis-à-vis de Dieu et d’autrui: (s’)offrir, ne pas compter son temps, vaquer dans l’attente… – cela relaxe, zénifie, tonifie… Essayez !

Thierry Schelling