Homélie du 6ème dimanche de Pâques – 16 et 17 mai 2020

Homélie du 6ème dimanche de Pâques – 16 et 17 mai 2020

Au moment d’un départ, bien souvent les relations sont mises à vif. On le voit bien dans les aéroports, sur les quais des gares ou encore au chevet des mourants…

Les sentiments de présence et d’absence se bousculent et s’embrouillent. Visages attristés, yeux brillants, et sur les joues des larmes.

On voudrait ne pas devoir se séparer. On accepte mal, on refuse même de voir l’être aimé s’éloigner et disparaître.

Pour Jésus et ses amis, l’heure de la séparation est venue. La situation a pris des allures alarmantes. La hargne s’est activée contre le Nazaréen, … et l’on connaît la suite.

Dans l’espace vide que créera l’absence physique, surgira une présence nouvelle. L’invisible se manifestera au-delà des zones du visible. « Je ne vous laisserai pas orphelins ».

Les amis et les disciples passeront de la vision d’un Jésus visible à celle d’un invisible Jésus, d’une présence charnelle à une présence impossible à dire ni à qualifier tellement elle est forte, tellement elle relève de l’Esprit. Et non plus du corps et des sens !

A ce moment du départ, Jésus lance une invitation à passer d’une présence du dehors à une présence du dedans. Une vivifiante proximité naîtra du vide de la séparation. Jésus montera-t-il dans les cieux pour y trôner ? Oui, si l’on veut.

Mais surtout, il descendra, par la grâce de l’Esprit, au plus profond, au plus intime de chacun pour y être source de vie.

Le monde ne le voit plus mais nous, nous le savons vivant, et nous vivons de lui. Le Seigneur est bien là dont l’Esprit travaille le monde. Le Seigneur est en nous qui prie le Père et nous donne le goût d’aimer. Le jour de Pâques nous sommes entrés dans la Trinité par la porte du Christ. Nous sommes de la famille de Dieu. Bien sûr nous le savons… Mais quelle surprise quand nous verrons à quel point c’est vrai. En parlant des commandements, Jésus a bien l’air de vouloir parler d’une fidélité au passé, mais il prend bien soin de préciser que les commandements sont ceux de la révélation. Pour lever toute équivoque il annonce la venue de l’Esprit, on ne le voit pas et on ne le connaît pas. La fidélité n’est donc pas une crispation et une volonté de survivance, mais une fidélité à l’invisible et à l’inconnu, là où se cache l’Esprit de Dieu. Tout reste à découvrir. Belle aventure.

Thierry Fouet

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