Homélie du 12e dimanche du Temps ordinaire – 20 et 21 juin 2020

Homélie du 12e dimanche du Temps ordinaire – 20 et 21 juin 2020

Après le temps des fêtes pascales, nous retrouvons les dimanches du «Temps ordinaire». Ne nous y trompons pas; ce n’est pas une période moins importante. Un jour, j’ai lu cette publicité: «chez nous l’ordinaire sort de l’ordinaire»; c’était à propos du carburant. Mais cette qualité supérieure doit aussi concerner toute notre vie chrétienne. Il ne s’agit pas d’accomplir des performances extraordinaires. Le plus important c’est d’accueillir le Christ chaque jour et de témoigner de «la joie de l’Évangile». C’est notre mission à tous, quelle que soit notre situation.

Mais tout cela ne se passe pas sans souffrances; la 1ère lecture nous fait entendre les lamentations du prophète Jérémie. Il a été dénoncé et calomnié par la foule. Après avoir parlé au nom du Seigneur, il a subi la persécution. Mais sa lamentation se termine par une louange: «chantez le Seigneur, louez le Seigneur: il a délivré le malheureux des méchants». C’est aussi cette reconnaissance que nous faisons monter vers les Seigneur. Comme le dit l’apôtre Paul, «rien ne peut nous séparer de son amour».

L’apôtre Paul a, lui aussi, connu la persécution. Sa prédication allait à contre-courant des idées de son temps. Aujourd’hui, il nous parle de l’humanité plongée dans le péché: «…par un seul homme, le péché est entré dans le monde». Le péché, c’est quand on tourne le dos à Dieu, quand on organise sa vie en dehors de lui; c’est quand notre vie est centrée sur nous-mêmes au lieu d’être centrée sur Dieu. Mais avec Jésus, le régime du péché ne peut avoir le dernier mot ; par sa mort et sa résurrection, il a inauguré le régime universel du salut. Nous connaissons tous cette parole de Saint Paul: «Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé». C’est la victoire de l’amour sur le péché.

L’Évangile de saint Matthieu a été écrit bien après la résurrection du Christ. Au départ, il s’adresse à des chrétiens d’origine juive. Comme Jérémie et comme Paul, ils sont pourchassés et persécutés. Beaucoup sont mis à mort. Et nous savons bien que c’est encore plus vrai de nos jours. Mais nous ne sommes pas seuls, livrés à nous-mêmes; aujourd’hui comme autrefois, le Seigneur nous dit: «Ne craignez pas… N’ayez pas peur… Je suis avec vous…»

L’Évangile de ce jour se termine par un avertissement très ferme: «Quiconque se déclarera pour moi devant les hommes, moi aussi je me déclarerai pour lui devant mon Père qui est aux cieux. Mais celui qui me reniera devant les hommes, moi aussi je le renierai devant mon Père qui est aux cieux.» Nous ne devons pas craindre de nous compromettre sans réticence pour le Christ. Dans un milieu hostile ou indifférent, il n’est pas facile d’affirmer sa foi. Et pourtant, même des enfants nous donnent l’exemple. Beaucoup préfèrent mourir plutôt que de renier leur foi au Christ. C’est important pour nous: nous pouvons toujours compter sur lui, même quand tout va mal.

La bonne nouvelle de ce dimanche c’est que Dieu ne nous abandonne pas; bien au contraire, il prend soin de chacun de nous. Il est à nos côtés dans notre combat contre les forces du mal. Son amour nous est acquit une fois pour toutes et rien ne peut nous en séparer. Au-delà de la croix, se trouve la certitude de la résurrection, celle que nous célébrons chaque dimanche. Comme Jérémie, comme Paul et comme Jésus, nous sommes envoyés. Que l’Esprit Saint soit toujours avec nous pour nous aider à rendre compte de l’espérance qui nous anime. Et que Marie, notre maman du ciel, nous accompagne sur ce chemin.

Père Karol Garbiec

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