L’Évangile a casa 53: Jean 8, 1-11

L’Évangile a casa 53: Jean 8, 1-11

Tout le monde se demande ce qu’Il écrivait sur la terre….

Et les suppositions vont bon train. Ecrire, acte non anodin car scripta manent (les écrits restent, en latin)… sauf que le sable – ou la terre – n’a rien d’éternel – au contraire du roc, voire d’une gravure sur l’écorce d’un arbre…

Il y a comme une pointe d’ironie chez Jésus: Vous l’accusez selon «ce qui est écrit», c’est-à-dire la Loi de Moïse. Et moi je vous dis que ce qui est écrit doit être relativisé… comme quand on écrit sur le sable ou la terre: tôt ou tard, le climat aura modifié, voire effacé les lettres… Puisque la miséricorde de Dieu ne s’embarrasse pas d’écrit(s) si le cœur, une fois retendu, d’un.e pécheur/-resse se remet à battre dans le bon rythme, au nom de l’authenticité et du désir de vérité pour soi.

Le Christ remet la personne au centre de la vie, Il remet la vie au cœur de l’humain, et non la Loi. La Loi bien comprise est – et doit rester – instrument pédagogique, qui conduit à… la vie.

Mais si je ne suis pas capable de balayer devant ma porte, ni d’ordonner charité en commençant par moi-même, effectivement, les resquilleurs de tout poil vont m’agacer car ils et elles me renvoient l’image de ma propre imperfection. Donc, j’accuse au nom de.

L’attitude de Jésus est cathartique : pour la foule de mâles bien-pensants, qui sans mot dire mais en acte – ils se retirent – confessent qu’ils sont pécheurs –, pour cette pauvrette – chopée sans son complice de lit!  – qui a cru sa dernière heure arrivée et qui se voit libérée, et pour Jésus, qui se laisse toucher – sans toucher! – par le désir de vie même sous couvert de menace de mort… Jésus est vraiment la voie, la vérité et … la vie!

Thierry Schelling