L’Évangile a casa 52: Luc 15, 1-3.11-32

L’Évangile a casa 52: Luc 15, 1-3.11-32

Rares sont les textes qui traversent l’espace et le temps avec une telle constance et une telle acuité. Cette parabole n’est jamais éculée, ni égalée, même si elle est… tronquée!

En effet, que rétorqua le fils aîné à la déclaration d’amour joyeuse du père qui a retrouvé son cadet? Le narrateur n’en dit rien, on passe à une prochaine parabole.

Et pourtant: si on a tout dit sur les attitudes des trois hommes, on pourrait imaginer la réponse de l’aîné…comme exercice spirituel. Pour sa prière, sa méditation, sa contemplation…

A-t-il été contrarié de ne pas être entendu par son père qui semble focaliser tellement sur cet indigne frangin – certes revenu vivant – qui a lésé la famille, le village, l’honneur? Tout de même, un temps de pénitence ne s’imposerait-il pas pour ce coquin? Et puis a-t-il goûté à la juste valeur des choses, aux conséquences de ses décisions, de ses erreurs? A-t-il boudé?

A-t-il, lui, le râleur d’aîné, pleuré en larmes devant la déclaration du père qui lui garantit l’essentiel pour vivre: être toujours avec lui, et tout ce qui m’appartient est à toi? Quel incroyable cadeau de la vie, non, d’avoir un tel paternel tout dévoué à ses deux fils, et qui est capable de leur donner LA leçon d’une vie: étreindre et festoyer par amour du «ressuscité»! Aurait-il lâché prise sur ses calculs pour être frère à nouveau?

Et la mère, dans tout ça? A-t-il… mais à vous, lectrice, lecteur, d’inventer la suite…

Thierry Schelling