«Tel fut le commencement des signes…». Jésus débute. Jésus inaugure. Jésus se lance… un chouïa poussé par maman. Mais il ouvre le «programme» de son ministère: «il manifesta sa gloire»…

Plutôt alambiquée comme formule. Alors que concrètement, l’eau devenue vin, ça, ça parle! Et pour ce «miracle» – le mot est absent du texte! –, il a fallu trois choses:

• de la disponibilité: les jarres sont vides!
• un effort: remplir des récipients de 100 litres n’est pas moindre affaire!
• un service: et dans ce cas, faire goûter à l’amphitryon le vin nouveau…

Pour faire des «miracles», ou plus exactement des «signes» dans le monde, dans la vie, dans notre quotidien, il nous faut jauger le degré de disponibilité personnelle, y mettre du nôtre (Dieu ne tombe pas… du ciel !) et se tourner vers autrui pour lui faire savourer: de notre temps, de notre sourire, de notre présence, de notre affection, de notre regard, de notre humour, de notre amour…

Alors «sa gloire se manifestera»: Dieu brillera de Sa présence dans le petit, le simple, le fragile, le ténu… Et nous serons témoins qu’Il est bel et bien au milieu de nous, agissant, fêtant même notre humanité – un mariage, c’est une image biblique (malheureusement un peu oubliée !) pour la fin des temps, la venue du Christ, l’apocalypse! Car Dieu veut et cherche – et provoque même! – notre joie : croire est aussi chose agréable, comme un vin des Pouilles…

Thierry Schelling