L’Évangile a casa 42: Luc 1, 39-45

L’Évangile a casa 42: Luc 1, 39-45

Il y a comme une urgence dans ce texte, les verbes la trahissent: se mettre en route, se rendre avec empressement, tressaillir, s’écrier…

Et «tressaillir» arrive deux fois, skiptaô en grec: bondir comme font les chevreaux, les juments ou les… Bacchantes! Un coup de cœur, presque, qui agite de l’intérieur, comme quand on reçoit une bonne nouvelle, une vraie: un emploi, un «oui, je t’aime», un permis…

Et toute maman racontera combien son enfant donne des coups de pied dans le ventre… même qu’on peut commencer à dialoguer avec lui au travers de la peau fine du ventre distendu…

Peut-être que ces temps incertains, ce ciel gris (du moins à Genève !), cette humeur ambiante parfois mauvaise, parfois chagrine, parfois belliqueuse (je vous raconte les fidèles qui nous engueulent à l’entrée des messes à cause du contrôle sanitaire ?), risquent de plomber notre foi sous une couche d’… étouffe-chrétien! Mais alors pourquoi ne pas écouter – et pas juste lire! – l’évangile avec cette fraîcheur de saison, y compris les narratifs de la naissance que nous entendrons les 24 et 25 décembre prochains? Car de notre rencontre neuve avec l’annonce de la venue concrète, tangible, sensorielle, audible, visible, de Dieu parmi nous, dans ce petit bout d’homme né de l’amour, jaillira l’enthousiasme – un mot grec qui veut dire «Dieu en nous»… – pour les jours, les semaines, les mois à venir. Oui, si croire fait du bien, cela dépend uniquement de notre capacité à nous laisser décoincer, déranger, toucher, chatouiller par la Bonne Nouvelle: Dieu est en toi, vivant et agissant…

Thierry Schelling