L’Évangile a casa 34

L’Évangile a casa 34

Servir et non être servi…

N’empêche, si le Christ préfère servir, il faut bien qu’Il trouve des personnes qui se laissent servir. C’est donc une attitude plus qu’un automatisme, qu’Il nous invite à développer, au nom de notre baptême.

Le Seigneur répond avec une vision large à la question des deux ambitieux – «s’asseoir à la droite et à la gauche de Dieu» – car Il est réaliste (au contraire des deux frangins !): suivre le Christ est un choix loin du prestige, du triomphe et de la réussite. Suivre le Christ implique «que l’on ne sait pas ce que l’on demandera» sans se rendre compte qu’on sera souvent à côté de la plaque…

Mais suivre le Christ implique que cela fasse mal… Sans masochisme de notre part, notre suivance se vérifie – se fait vraie – dans la mesure où nous souffrons, parfois, de nous dire disciples de Jésus, membres de cette communauté chrétienne, héraults de cette profession de foi, incompris dans nos actes et paroles pourtant adéquatement chrétiens face à autrui: qui ne comprend pas, qui se moque, démantèle le mode de pensée, ou, pire, riposte violemment…

Non pas parce que nous avons à rechercher cela; mais parce que la pensée du Christ, par laquelle nous nous laissons convertir petit à petit, échoppe contre celle du monde contemporain ! Il doit y avoir, tôt ou tard, éraflures, égratignures, voire plus. Par cohérence de ce que nous croyons et faisons.

Au lieu de rechercher les honneurs, les mercis, les flagorneries, soyons attentifs aux points de friction entre nous. Ils sont symptômes que nous sommes de justes témoins, et appelé.e.s à plus d’humilité au service de Celui qui n’a pas hésité à se faire esclave de tou.te.s. Et à nous de répondre à la question: à quoi ça sert quand cela serre?

Thierry Schelling