L’Évangile a casa 31

L’Évangile a casa 31

«Un miracle…. un verre d’eau». Aux antipodes l’un de l’autre ! Et ce qui conjugue ces deux extrêmes, c’est le «en mon nom», ou «au nom de notre appartenance au Christ»…

Mais Jean se trompe de guide : c’est le Christ, le «Désoiffeur» par excellence, qu’il faut suivre, et non pas le «nous» que forment les disciples… Etonnant! Comme si, déjà, à quelques mois (années?) d’être avec le Christ, les tout-proches – les apôtres, pour commencer – s’octroyaient petit à petit une prérogative: nous, nous sommes ceux qui, vous, pas encore…

Et Jésus de préciser : «en mon nom». Avant d’inclure magnanimement ses «suiveurs» dans un vrai «nous» collectif: Qui n’est pas contre nous est pour nous. Mais c’est bien LUI qui est au centre!

Car le «nous» autoréférentiel – sans le Christ! – est stérile; par contre, le «nous» qui entoure le Christ comme moyeu et cœur de la communauté est fructueux: miracles, guérisons, tout ce qui étanche la soif d’autrui…

Mais s’enchaîne le jugement: mieux borgne, manchot, estropié que «tout complet»! Radicalité… un peu embarrassante, non? Au contraire…

Le Seigneur explicite: la perfection qu’il veut n’est pas celle feinte, externe, apparente, légale. Mais celle de la cohérence entre le dire et le faire, quitte à retrancher ce qui causerait «une occasion de chute»! Et elle a une caractéristique: elle est vérifiée par la spontanéité à donner… un verre d’eau (pas compliqué…sauf quand on vit en pays sec!). Comme dit Ignace de Loyola, «ce n’est pas d’en savoir [et d’en faire] beaucoup qui rassasie et satisfait l’âme, mais de sentir et de goûter les choses intérieurement», comme l’on fait d’un peu d’eau quand on a soif…

Thierry Schelling