L’Évangile a casa 23

L’Évangile a casa 23

«Un homme portant une cruche d’eau…». Insolite détail, inhabituelle scène à Jérusalem (un homme, alors, ne portait pas les cruches, tout au plus des outres; c’était un job de femmes au foyer…), pourquoi donc? En tous les cas, cela le rendait repérable entre mille, et on sent le «code secret» passé entre ce «porteur de cruche» et Jésus pour organiser le repas pascal en cachette… Savons-nous lire les codes que le pain et le vin consacrés représentent – ou nous arrêtons-nous à l’apparent? Tirons-nous les conséquences cohérentes entre «Corps du Christ» et «Sang du Christ» pour notre quotidien?

«À l’étage…». De nouveau, seule la Ville Haute, près du Temple, avait des maisons à étages, et les habitants avaient le devoir de prêter leur pièce en trop pour accueillir les pèlerins de la Pascha. Jésus connaissait le propriétaire, certainement un des siens, lui aussi discrètement… Cet anonyme proprio nous met au défi: quel(s) risque(s) prenons-nous à être disciple(s) du Christ dont nous consommons le corps et le sang? «Ceci est mon corps… ceci est mon sang…». Je ne saurai jamais expliquer ce que les yeux de la foi voient lorsque l’eucharistie est célébrée dans nos temples et églises… Mais jamais non plus je ne saurai oublier que l’eucharistie m’envoie dehors au service du corps du Christ (les baptisés) et du sang du Christ (les femmes et les hommes de bonne volonté): nourrir et (se) réjouir, comme le font le pain et le vin dans la culture méditerranéenne… avec tout.e chacun.e, n’est-ce pas le sens de sortir en procession avec le Saint-Sacrement?

Thierry Schelling