Le récit, la fraction du pain, la frayeur, les mains, les pieds, la chair, les os, manger du poisson, l’étonnement, l’intelligence, les Ecritures, la souffrance, la mort, la conversion, et, pour finir, les témoins !

Il y a d’autres mots encore, mais cette liste piochée au gré de la lecture de l’Evangile de ce dimanche donne l’impression… d’un panorama d’une vie ordinaire, dans le fond : reprenons les mots, et aucun.e d’entre nous qui respirons à cet instant, n’en sommes exempts.

Mais c’est justement cet ordinaire qui nourrit la rencontre pascale de l’Homme de la paix avec ses disciples. Ce quotidien qui est filtré au prisme de la Résurrection !

Voilà le vrai miracle : il n’y a rien de notre vie humaine qui ne soit absent du regard de Dieu, des bras du Christ, du souffle de l’Esprit. Et le « miracle » n’est pas d’ordre « contre les lois de la physique » : il est de rendre l’ordinaire… extra ordinaire ! Notez : pas en un mot ou avec un trait d’union… mais en deux mots. Notre ordinaire peut devenir extra, un peu comme dans l’expression romande « Extra ! » qui est synonyme de » Super ! ».

Du coup, le (d’habitude) si éloigné divin qui s’est penché à mes pieds pour me les laver se fait tellement accessible… moyennant mon envie et désir de Relire mon ordinaire à la lumière du Ressuscité. L’inaccessible sainteté se déverse goutte à goutte dans mes veines à chaque fois que je fais et dis de manière cohérente ce qu’il faut dire et faire. Qui plus est, au nom de ma foi. Et le premier geste : un verre d’eau au nom de Jésus ! Et en être témoin : raconter par oral ou écrit, ou les deux, « ce qui se passe sur ma route »…

Thierry Schelling