Homélie du dimanche de Pâques, 12 avril 2020

Homélie du dimanche de Pâques, 12 avril 2020

Alertés par les femmes, les apôtres se sont précipités en direction du tombeau. La pierre avait bien été roulée et leur observation minutieuse des lieux leur fait découvrir les linges soigneusement pliés. Cela ne provoque, chez Pierre du moins, qu’un profond étonnement mêlé d’un peu d’inquiétude. Rien chez lui qui ne ressemble à une prise de conscience de l’importance de ce qui vient de se passer.

Sans doute est-ce un peu la même chose pour nous aujourd’hui. Nous avons l’habitude de célébrer la Résurrection de Christ. En temps normal, nous le faisons souvent, voire chaque dimanche, dans l’Eucharistie. Cela ne nous étonne même plus. Cela ne nous inquiète pas. Tant la résurrection du Christ est devenue quelque chose de banal. Cela fait partie de notre foi. Mais cela ne change pas beaucoup notre vie.

Excessifs ces propos? sans doute. Mais ils nous invitent à ne pas vivre ce matin de Pâques comme un dimanche semblable aux autres. Ne jetons pas un regard sur ce jour pour n’en découvrir que les choses bien en règle, bien pliées…

Alors mettons-nous à l’écoute de Paul, lui qui a reçu la résurrection du Christ comme un éclair mettant à bas toutes ses certitudes. Il a la force des convertis. Sa parole en témoigne. Pour lui être ressuscité c’est avoir brisé les chaînes liant l’homme au refus d’amour. Il nous dit que désormais nous faisons partie du monde «d’en haut» et que la gloire nous est acquise, même si nous ne le savons pas encore pleinement. Facile à dire. Pas facile à comprendre.

Alors il nous faut le vivre, en faire l’expérience dans notre propre chair. Paul nous y invite. Il s’agit dans nos vies de témoigner d’une autre vie, nouvelle, pleine, donnée à jamais. Ne me demandez pas d’en dire plus. J’en suis incapable. Les mots se dérobent. Reste l’invitation à regarder toutes ces petites résurrections qui nous permettent d’entrevoir ce qui s’est passé en Jésus-Christ… là où l’amour a fait le premier pas et permis le pardon… là où le regard ou la main tendue ont permis à l’homme blessé de se redresser et de poursuivre sa route… là où la vie a été partagée et peut-être donnée sans retour…

Toutes ces petites résurrections au pluriel sont signes et invitation. Ne cherchez plus. La Résurrection nous est donnée là. A nous d’en vivre, à nous d’en rayonner.  Thierry Fouet.

«Marie-Madelaine, j’admire tes yeux qui voient le jour en pleine nuit. J’admire tes pas qui se mettent en chemin malgré la croix et la mort. J’admire ton courage devant le vide du tombeau vide. Marie-Madeleine, s’il-te-plait, prête-moi le regard de ta foi afin que, moi aussi, je puisse voir le Ressuscité.
Mais soudain, Marie-Madeleine, c’est toi qui me fais la prière, tu me dis : « J’ai vu le jardinier… ouvre les yeux, regarde, tu verras, le visage du jardinier est là, tout près de toi ! »» Jean Debruynne.

Thierry Fouet

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